SOA Architectes : Architecture et Urbanisme Agricole

 

Le projet Zavelenberg associe un parc et une ferme agricoles dans les faubourgs de Bruxelles. Le parc qui accueillera essentiellement des pâtures est composé de grands compartiments ouvrables.

L’architecture de la ferme emprunte quant à elle ce qu’il y a de plus efficace dans la construction agricole moderne, pour le mettre au service d’une conception frugale et résiliente. La “ferme ouverte” est un équipement pour tous, qui rassemble citadins et ruraux pour redessiner le sol et développer ses cultures.

L’architecture agricole est sans doute un des enjeux majeurs de notre époque. Depuis un siècle, les constructions sont à la fois toujours plus techniques et plus dissimulées dans le paysage, les grandes directives favorisant l’insertion par la disparition. Point d’architecte pour cette architecture qui pourtant représente chaque année en France en moyenne un tiers des surfaces bâties non résidentielles.

La proposition architecturale repose sur deux points :

– Une figure d’assemblage suffisamment forte pour pouvoir évoluer et augmenter. La figure de la cour, qui associe des corps de bâtiments autour d’un vide, sans jamais le refermer fait écho à l’ancienne ferme du site et répond à l’idée de rassembler, de protéger et de s’ouvrir sur les quatre orientations du paysage.

– Une méthode constructive : innover et faire évoluer l’architecture agricole vers des formes plus inclusives et partagées exige de faire la couture entre ce que les fermes ont de plus normalisé (monde industriel) et ce qu’elles ont de plus subtile et résilient (la coopération, le remploi). Pour permettre l’adaptabilité du plan et des fonctions, un système de structure-couverture classique (dont certains éléments recyclés) permet de réaliser des locaux avec des matériaux de remploi.

La façade nord-est qui s’ouvre sur la rue de Termonde est la façade des utilisateurs. Une grande porte pour livrer, un auvent pour stationner et les deux parcelles qui flanquent le chemin d’accès pour inviter. A l’opposé, c’est l’ouverture sur la place du parc agricole, un carrefour agri-urbain, un espace public pensé pour le croisement des humains et des bêtes. Ici l’auvent est un abri public. La façade nord-ouest, ouverte sur le parc, marque l’accès du public avec la grande salle. L’auvent est un seuil pour accueillir. Enfin, la façade sud-est, qui s’ouvrira peut-être sur la ville, est la façade des bêtes que l’on veut voir vivre parmi nous.