SOA Architectes : Architecture et Urbanisme Agricole

Ecole Anatole France

Réhabilitation du couvent des Oblats

Saint-Ouen-sur-Seine (93)

Ecole Anatole France

Réhabilitation du couvent des Oblats

Saint-Ouen-sur-Seine (93)

Programme

Réhabilitation et extension du groupe scolaire Anatole France (7 classes maternelles, 9 classes élémentaires, 2 classes tampons, accueil périscolaire)

MOA

Ville de Saint-Ouen-sur-Seine

MOE

SOA (mandataire), David Besson-Girard (paysagiste), Incet (BET fluides), ACV (acoustique), Amoès (BET environnement), Argenium (amiante), Batiss (sécurité incendie)

Bugdet

14M€HT

SDP

4800 m²

Qualités &
Performances

RE2020 seuil 2025, consommation de 80kWhef/m²SDP

Mission

Complète / MGP avec Eiffage construction

En belvédère sur la Seine, logée à l’extrémité Sud du parc du vieux manoir dominant les pentes fertiles et cultivées le long de ce méandre, la parcelle des Oblats a depuis longtemps tiré profit de sa situation géographique exceptionnelle. Le paysage bucolique de cette campagne proche de Paris fut un atout très prisé des promeneurs parisiens et audoniens. En témoignent le chapelet de petits châteaux venu s’installer dans ce paysage le long du fleuve ou les nombreuses gravures dépeignant les fêtes et les fastes organisés sur la Seine.

Les transformations successives ont peu à peu modifié le sens du lieu et son rapport au paysage. Du vieux parc, il ne reste que la sente. Quelques plants de vigne installés en terrasse marquent symboliquement le début de la promenade et rappellent l’histoire de ce lieu.

Aujourd’hui, la restructuration du groupe scolaire et les enjeux de notre époque sont l’occasion de reprendre ce rapport privilégié au paysage et de donner aux futurs élèves comme à leurs enseignants et accompagnateurs un cadre de vie privilégié par cette situation.

A chaque façade son jardin
Les différentes constructions forment un fond au paysage vu depuis les cours. Des jardins sont aménagés au pied de chacune des façades de manière à accompagner et à souligner systématiquement ce ruban éclectique par une présence végétale forte.

Prolonger la ville

Cours et îlots

Tous les îlots, anciens et récents, partagent des formes de socle, de cours et de proue. Cependant, on distingue les îlots ouverts du village olympique, avec leurs cours jardinées en bande, de l’îlot à enceinte de l’établissement Supméca, fermé côté ville et semi-ouvert côté Seine, avec son pavillon de proue. L’école appartient de toute évidence à cette dernière typologie et c’est dans cette perspective que nous proposons que les bâtiments existants cadrent les deux cours et qu’un nouveau pavillon de tête marque son adressage sur la Seine.

Têtes de proue

Ce pavillon s’inscrit dans une collection de bâtiments à trois travées présents le long de la Seine. La variation de leurs rythmes et de leurs proportions est d’autant plus intéressante qu’elle observe des règles communes. L’église, avec sa travée principale, indique son entrée. Tandis que Supméca, avec ses 3 travées fortes, est monté sur un socle, tout comme les immeubles du village olympique. Ainsi l’école, qui conserve son entrée latérale, n’a pas de travée principale mais 3 travées fortes identiques qui reposent sur le plateau de soutènement. La ligne de toiture indique quant à elle le profil des corps de bâtiments qui la constitue : l’existant avec sa toiture à double pente et son double contemporain, au profil droit. La ligne de ciel est un trait d’union entre les deux époques. Les proportions de baies, inscrites dans le prolongement des existantes, assurent également une transition entre ville et Seine, à l’instar de Supméca.

Les grandes fonctions du groupe scolaire se répartissent dans l'ensemble bâti, entre synergie autour des locaux mutualisés et bonne séparation des flux.
1. Conserver les escaliers, colonnes vertébrale du projet 2. Augmenter l'épaisseur des corps de bâtiment dans des proportions contemporaines. 3. Finaliser la figure urbaine en bâtissant un pavillon en tête de proue
© Lotoarchilab

Compléter une architecture remarquable

L’école actuelle fonctionne avec 4 cages d’escaliers remarquables, véritables colonnes vertébrales de l’édifice. Ces escaliers, outre leur caractère patrimonial et leur qualité architecturale, sont situés stratégiquement dans le plan et sont suffisants pour assurer la bonne distribution de l’équipement.

Le projet s’appuie sur cette qualité intrinsèque pour installer le nouveau programme du groupe scolaire au coeur du bâtiment. Des galeries en doubles peaux sont ainsi créées le long des deux corps de bâtiment pour assurer la circulation au sein du groupe scolaire et pour profiter des volumes dans toute l’épaisseur du bâti.  

Une structure bois
Détails constructifs : la double peau et l'extension Seine

Une construction bas-carbone

Afin de limiter l’impact carbone du projet et d’optimiser la durée du chantier, les extensions sont construites principalement en bois : poteaux, poutres et charpentes en lamellé-collé, planchers et allèges en CLT.

Les façades de l’extension côté Seine sont construites par un voile béton intérieur, une isolation extérieure et un double mur extérieur en briques.

Le béton employé sera un béton bas carbone.

La construction suit une structure simple et tramée, économe en matière. La légèreté du bois évite les reprises structurelles complexes sur les existants.

La structure des galeries est imaginée démontable afin de pouvoir, dans un temps futur et pour servir un usage différent, retrouver les façades originelles. Le nombre d’impact sur l’existant est ainsi limité au strict minimum, les poutres sont calepinées pour éviter les ancres et les éléments de modénatures tels que les bandeaux, frises et corniches sont conservés. Le poteaux d’angle des Oblats, en surépaisseur de la façade, est maintenu hors de l’emprise de la double-peau et souligné par un joint creux sur toute sa hauteur.

© Lotoarchilab

Les Galeries 

Les galeries de distribution créées le long des deux corps de bâtiment sont des outils au service du confort thermique et acoustique des espaces existants.

Mais en transformant le statut de certaines façades extérieures en façades intérieures, elles placent aussi à portée de main et de regard, les matières et multiples détails de l’existant. Les élèves, lorsqu’ils cheminent chaque jour vers leur classe, lisent ainsi l’histoire du lieu qu’ils occupent et se forgent une expérience sensible propre à l’école et riche de son passé. Avec leurs dimensions confortables, les galeries intègrent les petits aménagements propres au fonctionnement de l’école (patères, casiers, signalétiques des espaces, etc.) dans un jeu avec les modénatures existantes.

© Lotoarchilab
© ArtefactoryLab